dimanche 3 avril 2016

Le chirurgien qui faisait la poule

Le chirurgien qui faisait la poule



Ce passage assez cocasse est extrait d'une rencontre entre Stéphane Allix et le Dr Bruce Greyson, professeur de psychiatrie, directeur de la Division of Perceptual Studies et du département de médecine psychiatrique de l'Université de Virginie.

Dr Bruce Greyson : [...] Par exemple, une personne que je connais a été opérée à l'occasion d'une transplantation cardiaque d'urgence. Pendant l'intervention, cet homme dit avoir quitté son corps et l'avoir observé d'en haut. Plus tard il a dessiné un croquis de son cœur, indiquant exactement où se trouvait l'infarctus. Il n'avait aucun moyen de le savoir. Mais le plus surprenant pour lui a été d'observer le chirurgien cardiaque agiter les bras durant l'opération, comme une poule. Il m'a montré comment il faisait et ne comprenais pas pourquoi le chirurgien s'était comporté de la sorte. Une fois remis, il a demandé au chirurgien la raison de son comportement. Le chirurgien, très gêné, lui a demandé : "Qui vous l'a dit ?" Il lui a répondu : "Personne ne me l'a dit, je l'ai vu. Je suis mort, je suis sorti de mon corps et je vous ai vu le faire." Le chirurgien s'est encore plus énervé et a dit : "Et bien, puisque vous êtes toujours en vie, j'ai dû faire les choses correctement !" Etant médecin depuis trente ans et n'ayant jamais entendu dire qu'un chirurgien effectue ce genre de geste, je suis allé lui demander directement. Le chirurgien en question m'a expliqué qu'il avait pris l'habitude de laisser les internes commencer les interventions et arrivait plus tard. Il se lavait les mains et, craignant de les contaminer pendant qu'il surveillait le déroulement de l'intervention, il les plaçait contre sa poitrine. Lorsqu'il voulait indiquer aux internes où il fallait faire les incisions, il se servait de ses coudes. Il était japonais et avait été formé dans son pays. C'est là qu'il avait appris cela. Il m'a avoué n'avoir jamais vu quiconque aux Etats-Unis procéder ainsi." - Stéphane Allix, "La mort n'est pas une terre étrangère", pp104/105.



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