dimanche 31 décembre 2017

Christian Perrin de Brichambaut : sa dernière interview et son "testament ufologique"

Christian Perrin de Brichambaut,
sa dernière interview et son "testament ufologique"

Publié dans Science Frontières n°22, août-septembre 1997



"En 1977, à la demande du CNES, Christian Perrin de Brichambaut, Ingénieur Général Honoraire de la Météorologie avait été désigné comme représentant au GEPAN (Groupe d'Etude des Phénomènes Aérospatiaux Non-identifiés) de la Météorologie Nationale. Jean-Yves Casgha avait rencontré ce membre éminent du Conseil Scientifique du GEPAN peu avant sa mort en 1995. Christian Perrin de Brichambaut a eu toute sa vie le courage de s’intéresser à un phénomène réel mais bien souvent décrié tout en conservant ses convictions et le devoir de réserve que lui dictait sa fonction. Pour lui rendre hommage, nous avons décidé de publier la dernière interview qu’il nous avait accordée ainsi que le « testament ufologique » qu'il nous avait confié, un document dans lequel il fait le point sur les connaissances et la méthodologie à utiliser en ufologie..."


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Annexe

Science Frontières n°22, août-septembre 1997

Le bouc et sa présence au sabbat

Le bouc et sa présence au sabbat



"Sur le plan naturel, le bouc ne manque pas d’atouts pour revendiquer sa présence au sabbat. Qui a, un jour, croisé un bouc en se promenant dans la campagne ou l’a simplement rencontré dans un zoo connaît la propension de l’animal à péter. Il répand ainsi des odeurs venues du bas du corps qui se trouvent en opposition totale avec celle de l’encens, réputé faire monter les prières des hommes jusqu'au ciel. Dans un fabliau attribué à Rutebeuf, poète français du XIIIe siècle, un vilain n’est pas admis au paradis mais conduit au purgatoire du simple fait qu’il a pété et qu’il pue. Le pet est un souffle qui vient d’une zone corporelle considérée comme inférieure et relevant des enfers. C’est aussi l’un des symptômes de la mélancolie, maladie due à un excès de bile noire et à laquelle est sujette la sorcière.
Le baiser anal au bouc, souvent cité comme rite de sabbat, tout comme la sodomie, relève de croyances qui, sous la pression d’une éducation religieuse culpabilisante, font du bas du corps une zone érogène négative. Au début du XIVe siècle, le baiser anal cause en partie la chute des Templiers à qui l’on reproche d’en avoir fait l’un de leur rite initiatique; rien d’étonnant dans ces conditions à ce qu’il soit à nouveau décrié lors des procès de sorcellerie qui vont suivre." - "Les Mystères du Nord - Pas-de-Calais", Bernard Coussée, p.141 (chapitre "Sorcières de nos campagnes").


lundi 11 décembre 2017

"L'ufologie en Europe de l'Est", par Bronislaw Rzepecki et R. Lesniakiewicz

"L'ufologie en Europe de l'Est", par Bronislaw Rzepecki et R. Lesniakiewicz



Publié dans LDLN n°326, mars-avril 1994

Rock à Noël, édition 2017

Rock à Noël, édition 2017






Rock à Noël, Berck sur Mer, 09 décembre 2017, Acoustic Slowhand, Voodoo Wild, Magnetica

Rock à Noël, Berck sur Mer, 09 décembre 2017, Acoustic Slowhand

Rock à Noël, Berck sur Mer, 09 décembre 2017, Voodoo Wild, "Red House"

Rock à Noël, Berck sur Mer, 09 décembre 2017, Voodoo Wild, "Foxy Lady", "Little Wing"

Pierre Velghe (Voodoo Wild) - Rock à Noël 2017

Pierre Velghe (Voodoo Wild) - Rock à Noël 2017

Little Bob

Little Bob




Emission diffusée en 2016 - I

Emission diffusée en 2016 - II

jeudi 30 novembre 2017

Jean-Louis Etienne

Jean-Louis Etienne



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Série d'entretiens avec Jean-Louis Etienne en 2017


I

II

III

IV


V


(Editions Paulsen, octobre 2017) - Avec la participation d'Isabelle Marrier

"Toute ma vie, j'ai marché. En ville, à la campagne ou durant mes expéditions. Je mesure aujourd'hui ce que la marche m'a apporté sur tous les plans, physique, mental, affectif. J'ai toujours en mémoire les émotions que la marche, à la juste mesure du temps, avive. De mes souvenirs d'enfance, mes expériences du grand dehors, mes lectures de médecin, je vous livre le récit des pas qui comptent dans cette forme de vade-mecum du marcheur." - Jean-Louis Etienne (Dans mes pas)

samedi 25 novembre 2017

Jimi Hendrix, une expérience sous influences

Jimi Hendrix, une expérience sous influences



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Emission diffusée en 2015


Jean-Louis Aubert

Jean-Louis Aubert



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Série d'entretiens avec Jean-Louis Aubert en 2013. Son enfance, sa rencontre avec le rock, son escapade aux Etats-Unis, le groupe Téléphone, sa rencontre avec Barbara...etc.

I

II

III

IV

V

jeudi 23 novembre 2017

Michel Odoul

Michel Odoul



Diplômé d'une école supérieure de commerce, Michel Odoul est consultant en entreprises et formateur aux techniques énergétiques. Depuis 1996, il dirige l'Institut français du shiatsu à Paris.


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"Je m’étonne que les programmes politiques, notamment écologistes, n’intègrent pas davantage la question des médecines alternatives. Le premier frein, en France, est le poids des institutions, dont la pensée est très fermée, alors que sur le terrain, les médecins sont de plus en plus ouverts. L’Organisation mondiale de la santé estime pourtant que les médecines intégratives sont le futur ! L’autre frein est la mainmise du secteur chimique, allopathique. En France, ce qui rapporte de l’argent n’est pas la santé, mais la maladie. C’est tout un paradigme à revoir. Un choix de société, qui incombe aussi aux individus.
Certains d’entre nous n’ont pas envie de se poser des questions, et attendent de leur médecin qu’il fasse simplement taire le symptôme. Prendre soin de soi, de son alimentation, de son mode de vie est un devoir individuel. La médecine occidentale et allopathique est incroyable d’efficacité quand il s’agit de traiter certains états de crise. Face à un infarctus, mieux vaut au départ prendre des médicaments que se mettre en lotus ! Mais il ne faut pas s’en contenter. Si mon médecin ne m’alerte pas sur les sources comportementales et psycho-émotionnelles de mon attaque, alors, à mon avis, ce n’est pas un bon soignant. Il y a deux ans, j’ai été invité au congrès des cardiologues d’Île-de-France, car s’ils savent accompagner les malades sur le plan des examens, de la prescription et du soin, ils sont désarmés face à la façon dont leurs patients peuvent reprendre confiance et se réapproprier leur quotidien. Les différentes formes de médecine peuvent cohabiter. Chacune a sa force. Le niveau allopathique est parfois incontournable; le niveau naturel - homéopathie, huiles essentielles, etc. - peut participer au soin; et le niveau du sens peut être la clé qui va amener l’individu à faire évoluer ses comportements, pour ne pas retomber dans le piège de la maladie. Au Japon, le shiatsu est la deuxième médecine officielle, intégrée au ministère de la Santé." - Michel Odoul (thérapeute), H-S Inexploré n°6.

Extrait d'une conférence donnée au sein de l'INREES (l'intégralité sous réserve d'être abonné à INREES TV : https://www.inrees.com/Video/L-energie-qu-est-ce-que-c-est-integralite/)


Les guérisseurs (avec Paul-Louis Rabeyron et le guérisseur Didier Franques) - Emission diffusée en 2006.

mardi 21 novembre 2017

Entretien avec l'ufologue russe Boris Chourinov

Entretien avec l'ufologue russe Boris Chourinov



Un article publié dans la revue Phénomène n°1, janvier-février 1991


(Editions Trédaniel, 1996)


lundi 20 novembre 2017

Bernie Krause et l'écologie du paysage sonore

Bernie Krause et l'écologie du paysage sonore



En 1968, Bernie Krause, qui a grandi loin de la nature, d'abord à Détroit, puis à New-York, ne pense qu’à la musique électronique, pop, et à ses synthétiseurs. Il collabore avec des groupes mythiques, et notamment avec les Doors pour leur album Strange Days. Un beau matin, avec son partenaire musical Paul Beaver, il a l’idée de préparer, avec l'écologisme en toile de fond, un album appelé Dans un sanctuaire sauvage (sorti en 1970) : "C’était le premier album à utiliser l’environnement comme thème principal. Ça voulait dire qu’il fallait aller sur le terrain et enregistrer des sons naturels pour les utiliser comme composants d’orchestration", se rappelle-t-il. Il se rend en forêt avec un enregistreur portable stéréo ("ça venait tout juste de sortir !"), et c’est l’éblouissement : Bernie Krause devient accro à la splendide polyphonie de la nature. (France Culture)

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Bernie Krause en 2015


(Editions Flammarion, 2013)

dimanche 12 novembre 2017

"La situation ufologique en Suisse", par Bruno Mancusi

"La situation ufologique en Suisse", par Bruno Mancusi




Article paru dans les Actes des Huitièmes Rencontres Européennes de Lyon consacrées au phénomène ovni, les 9, 10 et 11 novembre 1996

dimanche 5 novembre 2017

La situation ufologique en Allemagne en 1996

La situation ufologique en Allemagne en 1996




Article paru dans les Actes des Huitièmes Rencontres Européennes de Lyon consacrées au phénomène ovni, les 9, 10 et 11 novembre 1996

Un article sur le fond assez sceptique mais qui donne un éclaircissement, certes partiel, sur l'histoire de l'ufologie allemande (en évoquant tout particulièrement le CENAP, organisation ufologique ultra-sceptique) jusqu'en 1996.


dimanche 29 octobre 2017

"Les nouvelles évidences de Fatima", par Joaquim Fernandes

"Les nouvelles évidences de Fatima", par Joaquim Fernandes


Publié dans Inforespace n°64, octobre 1983





Mercure Dauphinois (2010)


Les apparitions. Avec Louis Bélanger (les apparitions de Medjugorje), Philippe Wallon et Pascale Catala - Emission diffusée en 2006

dimanche 22 octobre 2017

Laura Cox Band & No Money Kids

Laura Cox Band & No Money Kids


Laura Cox Band, Hesdin, 20 octobre 2017




Laura Cox Band, Hesdin, 20 octobre 2017


Laura Cox Band, Hesdin, 20 octobre 2017


No Money Kids, Hesdin, 20 octobre 2017



"Jean Sider : un explorateur audacieux", par Fabrice Bonvin

"Jean Sider : un explorateur audacieux", par Fabrice Bonvin





Article paru dans UFOmania n°57, décembre 2008

dimanche 8 octobre 2017

BTLV, un média d'avenir !

BTLV, un média d'avenir !

https://www.btlv.fr/



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Mon avis concernant BTLV. Je suis abonné à cette Web TV/radio depuis fin 2015 (son existence remonte à 2013). Je ne sais plus trop comment j'ai découvert ce média. J'ai seulement souvenir qu'à sa découverte cela m'a laissé un peu circonspect. Le sentiment de me retrouver dans un média du genre Fun Radio. Dès le départ son fondateur et animateur, Bob Bellanca, adopte un ton qui me fait craindre le pire. Une espèce de télé-réalité du bizarre et de l'inexpliqué. Pas du tout. Si le ton est effectivement à la décontraction je réalise vite que les sujets sont traités avec sérieux. Dès le départ BTLV n'est pas sans défaut, notamment certains invités n'ont pas leur place. Si, comme aime à le rappeler Bob Bellanca, "il faut avoir la tête dans les étoiles et les pieds sur terre", quelques individus qui furent invités sur ce média n'avaient pas leur place. Depuis, Bob Bellanca et son team ont corrigé le tir. On apprend de ses erreurs...
Il faut connaître une chose. Le team de BTLV n'est pas constitué de personnes expertes dans le domaine du paranormal, de l'inexpliqué, de la spiritualité, du mieux-vivre...etc. Il s'agit à la base de professionnels des médias qui, intéressés par des sujets rarement traités dans les médias conventionnels, ont décidé de fonder un média qui leur soit dédié. Et c'est un plus considérable car ainsi ces sujets sont traités de manière décomplexée et sans prise de tête. La philosophie de cette approche n'a jamais été aussi parlante que dans l'émission hebdomadaire « L'actu, la rédac' et vous ». Cherchez dans n'importe quelle autre média professionnel une table ronde où invités et journalistes discutent et échangent de manière aussi décontractée et ouverte, sans méchanceté et dans le respect mutuel sur des sujets hors de la pensée unique... c'est très rare, pour ne pas dire inexistant.


Que ce média disparaisse et ce sera une perte considérable pour tous ceux qui s'intéressent à l'inexpliqué et aux mystères mais pas seulement... c'est un ton inédit, original de l'info. Un mélange de spontanéité, de joie, de rigolade sur des sujets abordés avec sérieux. Comme explique Bob Bellanca, fondateur de ce média, il faut décomplexer ces sujets, les rendre attractifs tout en les traitant avec le sérieux nécessaire. Ce média est libre parce que fonctionnant uniquement avec la contribution financière des abonnés. BTLV c'est aussi un esprit, celui de ceux qui veulent un monde plus sain, plus humain, plus respectueux, plus égalitaire. En ce sens ce média préfigure celui de demain.



Bande annonce

jeudi 28 septembre 2017

Intramurock 2017

Intramurock 2017




Voilà dix-sept ans que le festival Intramurock met le rock à l'honneur dans l'enceinte même de Boulogne sur Mer. Véritable pépinière de nouveaux talents son succès doit en bonne partie à la qualité en terme de sonorisation, de lumières et toutes ces choses qui font la définition d'un festival : stands (merchandising, exposition d'artistes...etc), restauration, bar...etc.


Dirty Bells, 23 septembre 2017
Fools Ferguson, 23 septembre 2017






Intramurock, 23 septembre 2017

lundi 11 septembre 2017

Le témoin d'une observation OVNI : fiable ou pas ?

Le témoin d'une observation OVNI : fiable ou pas ?


Article paru dans le n°3 du bulletin de ONDES, octobre 1997

"En matière d 'ufologie, le témoignage, avec l'examen des traces éventuelles, constitue l'élément
essentiel de l'enquête, complétée par la mise en forme des propos recueillis et la rédaction du texte
à publier. Le témoignage permet à l'enquêteur de déterminer les circonstances et les détails de
l'observation, d'orienter ses recherches et parfois de découvrir d'autres témoignages."


samedi 9 septembre 2017

Entretien avec Nicolas Maillard

Entretien avec Nicolas Maillard


Entretien paru dans le bulletin de ONDES n°4, janvier 1998

Yehudi Menuhin : jouer comme un tigre

Yehudi Menuhin : jouer comme un tigre



Yehudi Menuhin est certainement un des plus grand violoniste classique du XXème siècle. Décédé en 1999 à l'âge de 83 ans, Yehudi Menuhin témoigne d'un parcours musical et humain particulièrement riche. Il fut également un grand humaniste. Il fonde en 1994 le projet MUS-E, une initiative pour la formation musicale des enfants issus de milieux défavorisés.
L'entretien qui suit est extrait du livre "Sans les animaux le monde ne serait pas humain", écrit par Karine Lou Matignon et préfacé par Boris Cyrulnik (Ed. Albin Michel, 2000).
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Karine Lou Matignon : Jouer de la musique, est-ce une lutte entre discipline et liberté ou bien un état de grâce permanent ?
Yehudi Menuhin : Ce sont les deux. La grâce est renforcée quand on a plus de facilité. On enseigne si mal le violon. La discipline se résume trop souvent a des règles rigides, un travail de huit heures d'affilée qui, au final, ne font que renforcer les mauvaises habitudes, accumuler les frustrations. Il faut au contraire chercher une certaine liberté dans la discipline. Après tout, jouer de la musique est une quête vers l'harmonie. Comme le danseur, le poète, le compositeur, le musicien doit certes se plier chaque jour à une discipline mais avec la même liberté que celle de l'oiseau. Nous nous sommes habitués à l'idée qu'un maximum d'efforts donnait la mesure de notre succès et que rien ne pouvait être atteint sans la force des muscles et de la volonté, alors que la force se résume simplement à un état d'équilibre intérieur. Pour un violoniste, rien ne doit bouger sans un accord total de toutes les parties de son corps. Il y a la une souplesse presque animale. J'aime à dire que le violoniste est un être mi-tigre mi-poète. Poète parce qu'il traduit la vie, la mémoire, la pensée en rythme, en mélodie, en symbole, qu'il nous fait accéder a une autre dimension à la fois objective et subjective qui nous permet de nous révéler. Tigre parce que, comme l'animal, il dégage une agilité, une puissance intérieure. Il doit rassembler tout son corps, l'équilibrer pour être à la fois précis et rapide. Paganini était un tigre. Le violoniste est l'incarnation d'une agilité animale au service d'une transfiguration singulièrement humaine.
Entre un violon et celui qui en joue, il existe une relation particulièrement sensuelle, primitive, profondément animale. C'est une relation d'amour très forte, très sensuelle, faite d'étreintes et de caresses. La voix que l'on donne au violon dépend de sa nature profonde. Comme une corde que vous faites sonner. Au bout d'un moment, vous donnez un rythme, ce n'est pas la corde qui donne mécaniquement la mesure, c'est vous, votre intérieur, votre gravité. Avec le violon, c'est la même chose. Vous pouvez étrangler un violon en ayant des soucis, un moment de déprime. L'espace perd alors de son élasticité alors que l'ampleur même du mouvement dépend du degré de flexibilité. Ce n'est pas la sécurité qu'il faut chercher - si on la cherche, on est perdu - mais l'équilibre dans le mouvement par le centre, comme un funambule. Celui qui joue du violon se trouve en harmonie avec l'alternance du repos et du mouvement. Il doit constamment s'adapter, jouer, et écouter avec son corps. Alors la musique devient vivante.
Il existe des rythmes qui animent chaque entité - humaine, animale, végétale - avec des variations, des révolutions, des pauses et des balancements. La créativité est une vibration qui relie l'artiste a son époque, son passé, son devenir, au monde qui l'entoure. Bach lançait un pont entre les hommes et Dieu. Bartok dépassait la condition humaine pour atteindre le ciel et l'enfer. Il avait atteint une telle sensibilité qu'elle le rendait apte, disait-on, à entrer en communication avec les animaux qu'il croisait durant ses promenades en forêt. Par la musique, nous faisons partie intégrante de la structure vibrante de l'univers.
Je pense comme Einstein : on ne peut pas échapper au fait qu'il y a une relation entre la lumière et la matière. Son inspiration était intangible, religieuse. Pour moi, la musique me fait prendre conscience qu'il y a une interdépendance entre toutes les formes de vie. Nos oreilles sont des outils qui structurent les sons, les organisent. Je pense que leur perfection vient de nos origines marines, l'eau étant un formidable univers où le son prend une tout autre dimension. Nos cellules faites d'eau ont sans doute elles aussi une mémoire sonore parce que nous écoutons aussi avec notre corps. Aujourd'hui, on a tellement séparé les éléments de nos vies de citadins que la majeure partie des gens s'imaginent que la musique est réservée pour les grandes occasions. Elle ne fait malheureusement plus partie intégrante de l'existence contrairement aux Indiens ou aux Africains ; cela va de pair avec ce rapport que nous avons perdu avec la nature. Résultat, nous sommes devenu ennemis de nous-même.
Nous cherchons qui nous sommes à travers la confrontation plutôt que l'harmonie. Toute vie commence avec la sensation. L'ouïe par exemple, c'est le toucher des vibrations. Par la musique, on peut réapprendre à se servir de ses sens. Bartok composait en se souvenant de l'odeur de sa terre natale, de ses couleurs. Un état d'âme devient un mouvement, un son se traduit en couleurs ou en variations de température, certains morceaux induisent le chaud, le froid, l'humidité. Elle est aussi un langage plus précis sur le plan émotionnel que les mots. Elle se situe entre le tangible et l'intangible, l'intellect et l'intuition, la culture et l'animalité, et c'est à cette charnière que se situe notre vie. On nomme une musique, un compositeur : Mozart par exemple, et point final. Enesco, mon maître, me disait à propos de la musique de Mozart : « C'est un vignoble poussant sur les pentes d'un volcan. »
C'est tout à fait ça. Il faut avoir des réponses organiques, en particulier pour les enfants qu'il faut éveiller. La découverte de la musique de son propre pays permet aussi à celui qui l'apprend de retrouver son propre patrimoine, sa terre, ses couleurs et parfums. L'inspiration de nos compositeurs n'a pas été sans un certain brassage des cultures. Mozart s'est intéressé aux sources italiennes tout comme Bach, Bloch a révélé son inclinaison pour la musique nomade en se laissant séduire par les Indiens d'Arizona, Beethoven s'est inspiré du folklore écossais. Toute l'histoire humaine, des arts aux religions, repose sur la diversité des cultures et l'ouverture à la nature. C'est ce qui donne un sens à notre quête de la vérité. Les théories, elles, sont bâties sur des préjugés et prennent l'apparence de philosophies parce qu'elles sont en apparence structurées, mais au fond elles empoisonnent.
Londres, février 1995 ("Sans les animaux le monde ne serait pas humain", pp.57/58/59/60)

Yehudi Menuhin et Stéphane Grappelli : "Tea for two" (1978)