vendredi 30 juin 2017

Henri Gougaud

Henri Gougaud



"[...] Dieu merci, il y a  des choses inexplicables, des choses inexplorées ! Si jamais on  expliquait clairement pourquoi nous sommes là sur Terre, il n'y aurait plus d'amour. Car pour qu'il y ait de l'amour, il faut qu'il y ait du désir. Si le désir est satisfait, il n'y a plus d'amour... et il n'y a plus de désir. Donc, s'il vous plait, ne m'expliquez pas ! je veux rester désirant pour rester vivant. Si notre désir est satisfait, eh bien... on débande. Regardez les contes : ils racontent des histoires qui n'ont rien à voir avec la réalité, qui ne sont pas vraisemblables, qui ne se soucient même pas de la plus élémentaire des vraisemblances... et pourtant, ça fonctionne ! Ils nous touchent. Ce n'est pas le réalisme qui émeut les gens, c'est Cendrillon avec son carrosse et sa citrouille. Parce qu'il y a quelque chose de l'indicible, là. Quelque chose d'une espèce de miracle qu'on ne peut décrire ou dire autrement." - Henri Gougaud (Inexploré, le magazine de l'INREES, juillet-août-septembre 2017, pp.13/14)

Henri Gougaud et Jacques Pradel dans l'émission "Les Aventuriers de l'Inconnu" sur RTL (http://www.rtl.fr/emission/les-aventuriers-de-l-inconnu)

"J'ai appris une chose essentielle des chamanes que j'ai connus ; c'est un changement de fenêtre par rapport à la réalité telle qu'on nous la présente en Occident. Ici, nous avons tendance à fonder notre raisonnement sur le dualisme : ça, c'est vrai, ça, c'est faux. En travaillant avec Luis Ansa, je le questionnais : "C'est vrai, ça ? Les esprits, vous croyez à leur réalité objective ou pas ?" Et il me regardait bizarrement, sans me répondre. A force, il m'a dit : "Pourquoi restez-vous enfermé dans le vrai ou le faux ?" Je lui ai répondu : "Mais je ne suis pas enfermé : j'ai besoin de savoir où je mets les pieds !" Il m'a répondu : "Mais ça, c'est un problème de riches ! En Occident, vous pouvez (vous) poser ce genre de questions ! Nous, nous sommes pauvres, aussi, avant de nous poser cette question du vrai et du faux, on se pose celle de l'utile et de l'inutile : est-ce que ça peut me servir ou pas ?" Du coup, ça change tout. Je peux vous affirmer tranquillement que les contes sont des êtres vivants, simplement parce que j'ai décidé qu'ils l'étaient et que les considérer comme tels induit un tout autre rapport avec eux, qui m'apprend beaucoup de choses. Alors, que ce soit une réalité objective ou pas, je m'en fous : c'est une réalité qui m'est utile. Les esprits, c'est pareil." -  Henri Gougaud (Inexploré, le magazine de l'INREES, juillet-août-septembre 2017, p.11)

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