"Qui sont-ils, ces pépés de la country, aujourd’hui disparus pour la plupart. J’en ai retenu quatre, de façon tout à fait subjective; quatre artistes en apparence si dissemblables, à qui on découvre pourtant bien des points de similitude en examinant de près leur trajectoire : Jimmie Rodgers, Bob Wills, Bill Monroe, et Hank Williams." - Christian Séguret
OVNI : Un entretien avec Robert Galley, ancien ministre des Armées
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Article publié dans Ovni-Présence n°48, août 1992
"1974, la vague d’ovnis - la dernière vague française importante - bat son plein ! Un jeune journaliste présente une rubrique intitulée « Dossier OVNI » dans l’émission Pas de Panique !, animée par Claude Villers le soir sur France-Inter. Il se nomme Jean-Claude Bourret. Lui-même issu de la vague, puisque nouvellement intéressé par le sujet (en fait depuis l'affaire de Turin-Caselle du 30 novembre 1973), il ne fait pas encore de télévision et n'a pas davantage publié d'ouvrages. Cette série d’émissions – une quarantaine d'épisodes tout de même - va lancer sa carrière ufologique. Tout d'abord en fournissant le corpus de son premier volume sur les ovnis, ensuite grâce à une interview historique que lui accorda le ministre des Armées de l'époque, Robert Galley, et diffusée sur les ondes le 20 février 1974. Dix-sept ans après, nous sommes allés retrouver Robert Galley, aujourd’hui maire de Troyes, qui a bien voulu nous accorder une interview exclusive."
Publié dans Guitare &
Claviers n°76, juillet/août 1987
L'extrême précision du jeu
classique développé sur les cordes métalliques de la guitare folk
est un peu la clé originelle du blues baroque. Cette fusion d’une
technique et d’une inspiration musicale très ouverte a marqué
tout autant que la naissance d’un style, l’émergence d’un
nouveau son.
Avec son très célèbre Anji, créé au début
des années soixante, Davey Graham peut être considéré comme
l’inventeur de ce style que Bert Jansh et John Renbourn ont, quant
à eux, « officialisé ». Jusque-là, en effet, les différentes
techniques utilisées sur la guitare folk avaient toutes en commun
d'exécuter à la main gauche des accords types qui étaient les
points de repères d’un jeu mélodique plus ou moins élaboré. A
partir d’une position de main gauche fixe, les doigts quittaient à
tour de rôle leurs points d’ancrage de façon à jouer une ou
plusieurs notes gravitant autour de ce point, et y retournaient au
plus vite. De la même manière, la main droite n'utilisait qu’un
petit nombre d’arpèges types, dont la très fameuse basse alternée
ou « picking », héritée des luthistes du XVIème siècle. Elle ne
s‘écartait que timidement de la régularité d’un arpège pour
amorcer un jeu mélodique. Ce sont des guitaristes comme Big Bill
Bronzy et Rev. Gary Davis qui ont poussé cette technique au maximum
de sa sophistication.
Mais quitter ces points de repère à la
main gauche comme à la main droite, c’était s’engager dans
l’inconnu. Plus question de se fier à des automatismes qui, s’ils
sécurisaient le jeu, lui en traçaient ses limites. Cette remise en
question totale du jeu passait par une réflexion beaucoup plus fine
sur l’action séparée des deux mains, leur synchronisation. En
d’autres termes, il a fallu créer le maillon manquant entre la
technique des guitaristes classiques, et le registre sonore et
musical de la guitare folk. De la musique populaire savante, tel est
un peu le paradoxe du blues baroque.
Mais c’est précisément
son ouverture technique qui lui a permis, musicalement aussi, une
remise en
question totale : finies les rassurantes progressions
d’accords. En effet, jouer une bonne vieille suite
d’accords
du type Do Fa Sol en position standard, quitte à les arpèger de
mille façons différentes, n’entraîne aucun risque musical. Mais
rechercher la même harmonie sans utiliser ces positions types
oblige à « entendre » un minimum ce que l’on joue et à réfléchir aux
doigtés en conséquence.
Faute de comprendre la fonction des
sons (leur relation mutuelle), du moins faut-il alors « entendre »
intuitivement leur mouvement. L’exceptionnelle vitalité du style
tient en grande partie à cette redécouverte très empirique et
surtout sensible de certaines règles classiques. Mais cette
démarche, le plus souvent menée par des autodidactes, a toujours
fait précéder le besoin musical à la technique. De l‘a découle
la coloration entièrement neuve apportée au répertoire folk/blues
traditionnel. En même temps, les procédés classiques d’écriture
se trouvent régénérés par leur utilisation sur des musiques plus
récentes.
De fait, par sa large utilisation du contrepoint,
le blues baroque a d’abord été une façon très originale de
jouer le blues. Mais son attirance pour des sonorités nouvelles et
son énorme pouvoir d’absorption par rapport à des éléments
musicaux extrêmement divers en fait avant tout une musique de
fusion. Et c’est parce que ces influences qui le traversent,
disparaissent en tant que telles pour former une matière sonore
nouvelle, que l’on peut parler de « style ».
Ceux qui sont
familiers de John Renbourn connaissent sa manière très baroque de
traiter le folk/blues et son art subtil de faire « swinguer »
le contrepoint. Que l’on écoute aussi les arrangements de Pierre
Bensusan et l’abondance des voix qui s’entrecroisent. Cette
richesse créative du blues baroque a donné naissance à une
multitude de pièces instrumentales où la guitare folk n’est pas
toujours l’instrument unique : flûte traversière,
percussions, contrebasse, violon, guitare électrique y ont aussi
trouvé leur place, mais toujours en formations très réduites.
Bien que très accessible,
le blues baroque est une musique qui se redécouvre à chaque écoute,
un peu comme un paysage que l'on regarde à différentes heures de la
journée. On peut regretter que la domination des musiques
électroniques ne lui assure qu'une diffusion insuffisante sur les
ondes radiophoniques. Mais là n'est pas la question puisqu'il existe
de toute façon une absence totale de concession commerciale chez
ceux qui composent dans le style. Tous ont une exigence expressive
qui exclut la docilité du marketing.
De ce fait, depuis son
apparition en 1965, le blues baroque connaît ce paradoxe d'être
écouté ou joué par un auditoire en marge du grand public, tout en
ayant des adeptes aux quatre coins du globe. Compte tenu de la
complexité du style et de l'absence quasi totale à l'époque d'une
« école » pour l'enseigner, seule a tenu bon une poignée
d'aventuriers passionnés et disséminés.