dimanche 31 décembre 2017

Le bouc et sa présence au sabbat

Le bouc et sa présence au sabbat



"Sur le plan naturel, le bouc ne manque pas d’atouts pour revendiquer sa présence au sabbat. Qui a, un jour, croisé un bouc en se promenant dans la campagne ou l’a simplement rencontré dans un zoo connaît la propension de l’animal à péter. Il répand ainsi des odeurs venues du bas du corps qui se trouvent en opposition totale avec celle de l’encens, réputé faire monter les prières des hommes jusqu'au ciel. Dans un fabliau attribué à Rutebeuf, poète français du XIIIe siècle, un vilain n’est pas admis au paradis mais conduit au purgatoire du simple fait qu’il a pété et qu’il pue. Le pet est un souffle qui vient d’une zone corporelle considérée comme inférieure et relevant des enfers. C’est aussi l’un des symptômes de la mélancolie, maladie due à un excès de bile noire et à laquelle est sujette la sorcière.
Le baiser anal au bouc, souvent cité comme rite de sabbat, tout comme la sodomie, relève de croyances qui, sous la pression d’une éducation religieuse culpabilisante, font du bas du corps une zone érogène négative. Au début du XIVe siècle, le baiser anal cause en partie la chute des Templiers à qui l’on reproche d’en avoir fait l’un de leur rite initiatique; rien d’étonnant dans ces conditions à ce qu’il soit à nouveau décrié lors des procès de sorcellerie qui vont suivre." - "Les Mystères du Nord - Pas-de-Calais", Bernard Coussée, p.141 (chapitre "Sorcières de nos campagnes").


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